Les abords de la route se sont désertifiés, elle traversait désormais de jolis paysages de montagne épousant plus ou moins les contours
du littoral sans toutefois ne jamais y donner accès .
Approchant de Réthymon, nous retrouvions alors, un paysage de plaine garni de son lot de grands complexes touristiques .
Nous pénétrions dans la ville, longeant sa longue plage de sable très fréquentée .
Nous nous garions sur le port, et regagnions à pieds la cité qui au loin se dessinait .
Dans un premier temps, nous nous rendions sur son adorable petit port vénitien . Il est dominé par un imposant phare et bordé de restaurants, de bars et de tavernes .
Réthymon a conservé ses quartiers historiques avec de nombreux éléments d' architecture vénitienne, mais aussi une forte empreinte turque (ce sont effectivement les villes de Turquie précédemment visitées, que Réthymon nous a rappelées) .
Nous nous perdions avec délectation dans un dédale de pittoresques ruelles étroites et fleuries, un peu sur-fréquentées bien entendu,
mais où la présence humaine se raréfiait dès lors qu' on n' y trouvait plus de boutiques de souvenirs .
Ainsi a t' on pu s' y sentir presque seuls, y assister à de réelles belles scènes de la vie quotidienne et populaire .
Nous passions proche de la citadelle vénitienne sans pour autant la visiter .
Nous avons adoré Réthymnon . Elle était la première ville de Crète dont nous tombions
réellement sous le charme .
A contrario des Pouilles, nous n' avions jusqu' alors succombé qu' à la beauté et la diversité
des paysages crétois, et non à son architecture . Quelques villages étaient bien parvenus
à nous émouvoir, parce qu' il s' en dégageait une ambiance particulière, parce qu' ils
occupaient un cadre superbe ...
Associée à une belle architecture, Réthymnon possédait tous les atouts susceptibles
d' en faire une ville de charme ; rétrospectivement, elle est en Crète, la ville que nous
avons préférée .
Non loin de Réthymnon, nous visitions l' impressionnante nécropole d' Arméni regroupant un ensemble de plus de 200 tombes minoennes
plus ou moins imposantes .
Pour cette nouvelle incursion dans les terres, la route nous a gratifié
une fois encore de beaux panoramas sur de sauvages montagnes .
Nous y découvrions de charmants petits villages traditionnels semblant
s' y être assoupis, tel celui d' Argiroupoli où nous faisions étape .
Aux pieds de Kournas, un autre petit village de charme, s' étale le seul lac
d' eau douce de Crète . Entouré par les montagnes, il surplombe la mer de quelques kilomètres à peine .
Quelques minutes plus tard, nous atteignions Géorgioupolis, une touristique station balnéaire ayant néanmoins su conserver un peu de son charme avec sa jolie rivière séparant ses deux plages, et tout au bout de sa jetée, une adorable et photogénique petite chapelle, semblant comme posée sur l' eau.
Sur plusieurs kilomètres nous remontions l' immense plage de sable fin jusqu' à rejoindre notre fourgon stationné aux abords immédiats de celle-ci ... Il n' allait plus bouger, c' est ici que nous allions passer la nuit .
Jusque très tard, les basses émises par de puissantes sonos poussées à fond ont saturé l' espace .
Dommage ... le bivouac nous avait de prime abord paru plutôt sympa !
Nous nous rendions à présent un peu plus au Nord, vers cette petite région d' Apokoronas constituée d' une presqu' île tournée à la fois
vers la mer et la montagne . Elle abrite de jolis villages tels ceux de Vamos, Kkkino Chorio, Drapanos ou Kefalas ; mais aussi quelques
jolies petites criques, quelques belles petites plages ...
Almérida n' est pas le plus charmant des petits villages de Crète, mais nous y avons trouvé une adorable petite plage située dans
la belle baie de Souda . Nous nous y prélassions plusieurs heures, après tout, nous ne l' avions pas souvent fait jusqu' à présent .
Nous arrivions à la fin de notre circuit crétois, et disposions d' encore un peu de temps avant de ré-embarquer ;
aussi en profitions-nous . Nous quittions la presqu' île d' Apokoronas pour rejoindre celle d' Akrotiri, située au Nord de la Canée ...
Eh bah bof, nous ne l' avions ce jour là, pas vraiment appréciée .
Nous stationnions à Stavros, à l' extrémité Nord de la presqu' île, parce que les paysages y étaient plus beaux que ceux précédemment traversés . Pour notre dernière nuit en Crète, nous dormions une fois encore face à la mer ...
demain soir nous serions sur le bateau qui nous ramènerait en Grèce .
Nous ne quittions pas immédiatement la presqu' île d' Akrotiri ... La route que nous suivions désormais s' enfonçait au centre de celle-ci,
dévoilant une nouvelle palette de jolis paysages, beaucoup plus séduisants que ceux découverts hier .
Elle nous a conduit, à travers la montagne, jusqu' au monastère de Gouvernétou (fermeture hebdomadaire ce jour : vendredi) .
Depuis le monastère, nous allions suivre un chemin très bien aménagé menant jusqu' à la Grotte de Katholiko .
Cette vaste grotte a abrité le premier monastère de Crète ; on y trouve à l' intérieur, un beau puits rectangulaire
creusé dans la roche et une petite chapelle située à l' extérieur .
A travers de beaux paysages, la balade se poursuit jusqu' à atteindre une belle gorge .
Sur un pont en pierre l' enjambant nous y découvrions le monastère de Katholico, aujourd' hui abandonné .
En continuant le sentier dans le lit du torrent, nous débouchions alors dans une adorable mini-crique aux eaux translucides .
Pour cette dernière journée en Crète, nous venions une fois encore, d' effectuer une belle balade nous ayant unanimement
plus qu' enchantés .
Sur la route de la Canée, nous effectuions un bref arrêt au monastère d' Agia Triada sans toutefois en visiter l' intérieur .
Notre ultime visite, nous l' avions réservée pour la Canée d' où le soir même, nous devions embarquer .
Proche de son agréable port vénitien où semblent s' être rassemblés tous les restaurants de l' antique cité, la vieille ville a conservé de très belles empreintes des périodes vénitiennes et turques qu' elle a vu traverser .
Coincés entre des remparts et le port vénitien, la Canée propose un dédale de petites ruelles bordées de maisons pittoresques et
d' un nombre important de petites échoppes où il fait bon déambuler . Certains bâtiments ne sont d' ailleurs aménagés qu' en
rez-de-chaussée afin d' y accueillir boutiques et restaurants, les étages supérieurs étant quant à eux, laissés à l' abandon .
Accueillant un volume important de touristes, le centre historique a su garder une certaine âme, et une identité forte ... il est totalement parvenu à nous séduire (bien que nous lui ayons préféré Réthymnon !) .
Alors que le soleil déjà se couchait, nous rejoignions le port pour y embarquer ...
Le Pirée ... Nous y avons accosté dès 6 heures du matin .
Nous roulions désormais en Grèce . Après 17 jours passés en Crète, ici les chauffeurs nous ont semblé moins courtois, et les paysages
que nous traversions désormais, beaucoup plus "fades" ... Du moins jusqu' à atteindre Delphes et cet environnement assez exceptionnel
occupé par son joli site archéologique (visité au cours de l' été 2004) ...
Pour résumer : nous avons beaucoup aimé ...
L' extraordinaire palette de paysages abordés impose un séjour d' une durée minimale de deux semaines si l' on veut en admirer toute
la diversité ; trois semaines nous semblant personnellement préférables si l' on ne veut pas trop se hâter !
Face à l' effervescence des régions continentales, nous aimons privilégier la certaine nonchalance personnellement ressentie sur les îles .
Après des séjours en Sardaigne, dans les îles croates, en Sicile, aux Canaries, nous avons une fois encore pu le vérifier en Crète .
L' usage du camping-car tient encore à ce jour de l' ordre de l' anecdotique sur l' île, aussi, peut-on y stationner librement la nuit, un peu
où bon nous semble (respectant bien entendu, mais comme partout ailleurs, certaines règles de bon sens et de savoir-vivre que certains malheureusement, semblent avoir parfois oubliées ; nous n' avons personnellement constaté qu' une unique interdiction : à Elafonissi) .
En contrepartie, on ne trouve aucune structure liée aux services de vidange et de remplissage .
Dès notre arrivée en Crète, nous n' avions plus de pompe à eau, et nous nous sommes de ce fait, imposés un régime sévère en matière
de consommation ("même pas grave" dirions-nous ... nous avons fait sans, jusqu' à la fin du séjour, nous remémorant l' époque où l' on
partait avec notre Transpoter VW non équipé en eau, faisant fréquemment usage de la douche solaire, et puis nous y avons bénéficié
d' immenses baignoires telles la Méditerranée, la Mer de Crète, celle de Lybie ...) .
Le circuit que nous avons personnellement effectué n' aurait sans doute pas été possible avec un camping-car de taille plus importante ;
sans doute aurait-il fallu alors rester sur de plus grands axes . Effectivement, le réseau des routes secondaires globalement bien entretenu
peut se révéler très étroit par endroits, et la traversée des villages, souvent encombrés par de nombreux véhicules en stationnement, peut
alors devenir vraiment périlleuse .
Après de nombreux séjours dans les régions méditerranéennes, nous avons agréablement été surpris par l' état général de propreté
des lieux que nous y avons fréquentés . Celle-ci ne caractérise généralement pas ce type de régions, nous avions pu, cette année encore,
le vérifier en Grèce continentale, mais plus encore dans les Pouilles ou en Albanie (où nous dressions un constat assez désastreux à ce sujet !) . Ainsi, nous a-t' il semblé que la population crétoise ait été plus sensible et respectueuse vis à vis des problèmes environnementaux ...
Bravo les crétois, vous pouvez être fiers de votre île, nous l' avons personnellement beaucoup aimée !
Le voyage se poursuit désormais en Albanie ... Vous nous y suivez ?! C' est ici >